Paquet parfait grâce à Qemu

Introduction

Il est entendu ici par paquet parfait :

• un paquet qui peut être installé sans soucis sur n'importe quelle Slackware vanilla (c'est à dire que les options facultatives nécessitant des paquets non fournis dans Slackware doivent être autant que possible désactivées lors de la compilation du logiciel)
• un paquet qui respecte la hierarchie des fichiers de Slackware
• un paquet qui respecte la norme des paquets de Slackware (incluant strip, compression des pages man, slack-desc, documentation, ...)

Pour arriver à distribuer ce genre de paquet, il faut les fabriquer dans un environement parfait, entièrement sain, mais complet de Slackware. Autant dire, personne n'a ce genre de Slackware chez lui :-). Et c'est bien le but de cet article ! Créer un environnement de travail dans une machine virtuelle afin de créer des paquets distribuables, ou simplement afin de tester ses Slackbuilds.

Prérequis

• De quoi installer Slackware, le dvd fera très bien l'affaire
• Une machine virtuelle, ici c'est Qemu qui est choisit
• Savoir écrire un SlackBuild

Installation de Slackware

La machine

J'ai choisit d'utiliser l'interface graphique Qemulator pour gérer mes différentes machines. Cependant, si vous préférez faire votre geek et utiliser qemu en cli, pas de soucis, voilà la marche à suivre :

création d'un disque virtuel

5Go me semble être un bon compromis, sachant qu'une Slackware complète occupe 3.2Go, en gardant un peu de place pour les sources des logiciels, ça doit suffir.

   qemu-img create -f qcow2 disque_full_vanilla 5G

Courte explication :

• qcow2 : parce que c'est le format natif de qemu, qui permet de faire entre autre la compression de disque (éventuellement option -c sur la ligne de commande) mais surtout de faire un snapshot de l'image.
• disque_full_vanilla : ou un nom quelconque qui vous convient
• 5G : parce que c'est plus sexy que 5000M ou que 5000000 (on va passer sur la table de 1024 pour pas traîner en longeur ;-))

création du reste de la machine

Notre machine va être dotée de 256Mo de ram pour la machine virtuelle (quand on a 1Go de ram, même avec compiz-fusion sur xfce, xchat, firefox-3beta2, claws-mail, liferea, Gajim, lancés sur l'hôte, tout marche à merveille).

Pour allouer la mémoire virtuelle (si vous utiliser kqemu, et amha il faut)

  mount -o size=272 -t tmpfs none /dev/shm

Qemu préfère que l'horloge système soit optimiser, donc il peut vous demander de renseigner un fichier comme suit

  echo 1024 > /proc/sys/dev/rtc/max-user-freq

Et enfin on peut lancer la machine. Si kqemu est installé, la virtualisation complète marchera sans soucis, on utilise donc la commande :

  qemu -M pc -m 256 -kernel-kqemu -hda /rep/vers/disque_full_vanilla -cdrom /rep/vers/slackware-dvd.iso -net nic,vlan=0 -net user,vlan=0,hostname=slackemu  -boot d

Quelques explications :

• -M pc, c'est facultatif, puisque c'est l'option par défaut. Sachez juste que isapc existe aussi, c'est une machine exclusiment équipé en ISA.
• -m 256 est la quantité de mémoire allouée (par defaut seul 128Mo sont alloués)
• -kernel-kqemu pour une virtualisation complète, -no-kqemu désactive kqemu quand il est installé, et sans option on utilise kqemu mais sans optimisation complète (ou pas s'il n'est pas installé)
• -hda /votre/disque simplement le disque dur virtuel
• -cdrom /image/iso est assez explicite aussi. Utiliser /dev/cdrom pour utiliser le lecteur du PC (/dev/hdd,...)
• -net nic,vlan=0 nous permet d'attribuer une interface réseau à la machine
• -net user,vlan=0,hostname=slackemu : user est le mode le plus simple à utiliser : on lance la machine, on a le net. Pour la petit explication Qemu simule un serveur dhcp qui attribut à la marchine une ip et tout ce qui lui faut pour aller directement sur le net ! vlan=0 attribut un numéro d'interface, et hostname=slackemu définit un nom pour la machine.

L'installation

La machine démarre sur le dvd de Slackware-12.0, l'installation commence alors.

On lance cfdisk pour partionner : /swap et /. /home ici n'a pas grand intérêt, l'idée étant de toujours revenir, quelques modifs ayant été faites, à un environnement pur.

On lance setup, puis dans l'ordre (de mémoire, on suppose que vous savez installer une slack) :

• on choisit la swap
• /
• et enfin, moment crucial de chez crucial pour avoir un environnement d'empaquetage, on coche TOUTES les catégories de paquets (sauf peut-être KDEi/ et f/)
• on valide, et à nouveau on veut TOUT installer, donc on choisit le mode d'installation FULL. Si ce n'est pas le cas, et qu'un logciel propose en option au ./configure par exemple --enable-emacs par défaut, et que vous ne l'avez pas sur la bécane, le support d'emacs ne sera pas compilé ! Bon oui, pour certains c'est pas une grosse perte, mais distribuer du binaire inclut une certaine générosité, donc penser à eux et aux autres ;). Donc on FULL intalle TOUT.
• configuration du réseau, en dhcp, ça marchera très bien même si vous n'avez pas de serveur dhcp, puisque c'est qemu qui s'occupe de tout.
• on finit, l'install et on reboote la machine, sur le disque dur cette fois (j'ai supprimé ici les options qui par défaut nous conviennent) qemu -m 256 -kernel-kqemu -hda /rep/vers/disque_full_vanilla -net nic,vlan=0 -net user,vlan=0 -boot c

À ce stade, une slackware vanilla est installé sur la machine virtuelle.

Préparation de l'environnement de construction des paquets

Configuration de base

Il est intéressant quand on compile beaucoup d'utiliser ccache. Pour ce faire, rien de plus simple :

  cd /usr/local/bin
  ln -s /usr/bin/ccache cc
  ln -s /usr/bin/ccache gcc
  ln -s /usr/bin/ccache g++

Il faut ensuite créer un environement de travail non-root, on utilisera donc adduser (ou useradd si vous aimez vous masturber le neurone).

Peut-être enfin (personnellement je ne le fais pas) on peut franciser notre installation. Je déconseille cependant le passage en utf-8 pour diverses raisons (mysql pose parfois soucis, les doc -man,info- sont en iso, et surtout, une Slackware vanilla n'est pas en utf-8 !)

Nous voilà prêt pour créer des paquets ou simplement tester nos SlackBuilds sur un environnement idéal : une Slackware vanilla (non je ne me répète pas, ça porte un nom : bourrage de crâne, et ça marche ;-))

Mises à jour

Et bien oui, une Slackware vanilla c'est bien, mais faut la maintenir à jour. Et pour ce faire, on va utiliser les paquets contenu dans le répertoire /patches des dépôts officiels. Et pour y accéder, on peut utiliser plusieur méthodes : faire un iso, et mounter l'iso via l'option -cdrom /rep/vers/slackware-dvd.iso, ce qui me paraît un peu gros, ou plus simple, c'est la solution que j'ai adopté, utiliser le réseau.

Pour des raisons pratiques on peut réunir toutes les majs dans un archives qu'on récupère ainsi en une seule fois.

  scp 192.168.1.2:/home/moi/l.archive.qui.va.bien.tar
  tar xf l.archive.qui.va.bien.tar
  upgradepkg *tgz

Et pas plus, nous voilà munie d'une Slackware-12.0, complète, vanilla et à jour ! Certains diront qu'il manque extra/ ou testing/, on verra au fur et à mesure si on a besoin des paquets. La procédure est la même.

Snapshot

FIXME À finir Il va sans dire qu'à chaque paquet installé sur cette machine, elle ne sera plus vanilla, et donc les binaires compilés dessus risqueraient d'intégrer des fonctions non supportées par toutes les Slackware. Il faut donc, après avoir installé un nouveau paquet et ses dépendances tout désinstaller pour revenir à l'état vanilla. Dans le cas de la construction d'un gnome, c'est pas moins de 50 paquets à installer puis supprimer !

Pour faire plus simple, qemu et plus particulièrement son format d'image qcow2 nous permet de faire des *snapshots*, c'est à dire de capturer l'état de la machine à un moment précis, nous permettant ainsi de le restaurer plus tard.

Maintenant on peut créer un paquet et ses dépendances, transférer via scp ou tftp les paquets et autres SlackBuilds sur notre hôte, et redémarrer sur le snapshot d'origine via la commande ...

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